Julien Bargeton, sénateur de Paris, se voit confier la mission de dresser le bilan des dispositifs de soutien à la filière musicale, d’identifier les évolutions structurelles du secteur, de poser un diagnostic quant à ses besoins de financement et de proposer des évolutions pour un accompagnement durable et vertueux par les pouvoirs publics. La mission débutera fin octobre, pour une durée de 6 mois. Ces travaux ont pour objectif de mener à une solution équitable, de consensus, impliquant tous les acteurs, qui donnera au Centre national de la musique les pleins moyens de ses ambitions et missions.
Le 1er janvier 2020, au terme de nombreuses années de concertation, la création du Centre national de la musique (CNM) est venue combler une forte attente des professionnels de la filière : disposer d’un opérateur capable de coordonner et promouvoir la mise en œuvre d’une politique publique ambitieuse et efficace en faveur de la création musicale française. Or, à compter du 1er janvier 2023, les ressources dont disposera le CNM ne lui permettront pas d’assurer toutes les missions qui lui ont été attribuées par la loi. La mission confiée par la Première ministre Elisabeth Borne à Julien Bargeton doit permettre de mettre un terme à cette impasse.
Le 19 octobre, une table-ronde organisée par la commission de la culture, de l'éducation et de la communication du Sénat en présence du président Laurent Lafon, réunissait plusieurs acteurs majeurs du secteur : Jean-Philippe Thiellay, président du CNM, Guilhem Cottet, directeur général de l’UPFI (Union des Producteurs Phonographiques Français Indépendants), David El Sayegh, directeur général adjoint de la Sacem, Alexandre Lasch, directeur général du SNEP, et Olivier Darbois, président du PRODISS.
Olivier Darbois a rappelé à cette occasion la position du syndicat : « Le CNM doit pouvoir déployer toute sa puissance pour répondre à des transformations de fond. Un tel objectif n’est atteignable que si les moyens nécessaires sont mis en place. Ce constat n’est évidemment pas qu’une marotte du PRODISS, même si – rappelons-le – nous avons toujours alerté les pouvoirs publics sur l’importance de prévoir un financement pérenne pour le CNM, afin d’éviter le syndrome de la coquille vide ».
Olivier Darbois a également partagé sa vision d’une « maison commune », qui a démontré toute son utilité au cours de ses deux premières années d’existence : « Maison commune ne veut pas dire maison témoin : après l’avoir construite, il est essentiel de la consolider, de la préserver mais surtout d’y inclure tous les acteurs pour qu’ils s’y sentent réellement chez eux. L’idée n’est certainement pas de créer une multitude d’annexes autour de cette maison. »
Pour ce faire, il est nécessaire de rétablir la symétrie dans le financement des missions du CNM : « Aujourd’hui, l’asymétrie dans le financement du CNM pose un problème réel. En dehors de l’État, une partie du spectacle vivant est le seul financeur du CNM, via la taxe sur la billetterie. Or, ce n’est plus tenable pour une instance qui regroupe tous les acteurs de la filière musicale. C’est, dès lors, une question d’équité. »
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