À l’heure où tous les acteurs économiques sont appelés à interroger leurs pratiques et à sonder leur résilience face à un monde et à des usages en mutation, le spectacle vivant doit garder la conscience de sa vulnérabilité autant que de sa force singulière, et poursuivre ses efforts pour prendre à bras le corps la question de sa responsabilité et de sa place dans la société.
Le spectacle tout entier, dans la variété de ses acteurs et de ses propositions, dans une vision holistique qui n’omettrait aucune maille du tissu artistique, technique et de production qui le compose, et qui se donnerait pour défi de préserver la diversité des rassemblements culturels et musicaux en sachant préserver le vivant. À commencer par les femmes et les hommes qui le font.
Que l’on soit ou non réellement entrés dans une ère de permacrise, nous faisons face à un présent collectif sans cesse bouleversé, et nous devons bien sûr nous donner la chance d’un futur où demeurent des possibles. Et que l’on songe aux chocs sanitaires et environnementaux, aux conflits en Europe ou aux évolutions technologiques, nous savons que ce sont autant de défis organisationnels et sociaux et de potentiels chocs économiques, qui disent combien nos entreprises doivent plus que jamais assimiler l’exigence introduite en 2019 par la loi PACTE, selon laquelle chaque société doit être gérée « en prenant en considération les enjeux sociaux et environnementaux de son activité ».
Aussi, conscients des risques sociaux et environnementaux liés à leurs activités comme des risques pour les entreprises, et inspirés par ceux qui ont ouvert la voie depuis plusieurs années, les élus du PRODISS affirment aujourd’hui leur volonté d’une meilleure prise en considération de ces enjeux. En étant convaincus que mieux faire ensemble ne passe jamais par désigner des coupables, et qu’un dialogue doit s’ouvrir aux points d’articulation entre les métiers et aux points de contacts entre « nos » métiers et leurs parties prenantes, pour que le passage à l’action ou l’accélération des bonnes pratiques s’étendent à tout l’écosystème, dans une perspective d’amélioration collective et continue. Le PRODISS sera le lieu de ce dialogue.
Notre feuille de route pour les trois ans qui viennent cherche la juste conjugaison entre urgence et réalisme, à l’écoute des typologies d’entreprises et des difficultés qu’elles rencontrent, et en visant la coopération avec les différents acteurs publics et privés sans l’aide desquels elles ne pourront agir, car durablement fragilisées par deux ans de crise sanitaire et toutes entières absorbées par la bataille de la reprise.
Après avoir installé un Comité de Pilotage composé d’adhérents, nous menons une activité de concertation et de veille sur les enjeux et les moyens, et travaillons à partager les données et propositions pertinentes avec nos adhérents, à les équiper d’outils, à proposer des formations, et donc à jouer notre rôle d’interface et de coordination.
C’est donc avec modestie mais en s’armant d’une ambition sincère et d’une détermination affirmée que le PRODISS rejoint le mouvement de réflexions, d’expérimentations et d’actions qui s’est engagé dans la société et dans son secteur, pour participer à la définition et à l’émergence d’un spectacle vivant durable et responsable.
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