Tables rondes d’été : le PRODISS invité à Terres du Son pour un échange sur la transition écologique

Dimanche 10 juillet, le PRODISS était invité à une table ronde intitulée « L'industrie musicale face à la transition écologique : quelles solutions mettre en place dans le prisme du rapport de The Shift Project » dans le cadre des conférences et débats organisés au sein de l’Éco-Village du festival Terres du Son (Indre et Loire), qui avaient pour axe général « Ensemble, imaginons le festival de demain ».

Animée par l’agence Tours X, association organisatrice des TEDxTours, et captée par L'École Supérieure de Cinéma et d'Audiovisuel de Tours, cette table ronde s’adressait au public du festival à des fins de sensibilisation et de réflexion collective.

Le panel d’intervenants comprenait également :

  • Noé Thoraval, co-fondateur et directeur artistique du festival de musiques électroniques Sarcus Festival, qui a fait le pari en 2022 de programmer des artistes venus de toute l’Europe en proscrivant les voyages en avion ;
  • Cyril Delfosse, consultant indépendant co-fondateur du Bureau des Acclimatations et membre des « Shifters », l’association de bénévoles liée au centre de réflexion The Shift Project, qui participe à la feuille de route du déploiement du rapport « Décarbonons la Culture » publié le 30 novembre 2021 ;
  • et Juliette Indjic, directrice de l’agence Bright Lights Big City, qui organise les tournées mondiales d’artistes de musique électronique, et interroge les façons de concilier impératifs écologiques et mobilité des artistes.

            Le PRODISS était représenté par Hermine Pélissié du Rausas, en charge d’une mission Écoresponsabilité et RSE, qui travaille avec le syndicat aux moyens de développer les capacités d’action de ses adhérents, pour que les modes de production et d’accueil des spectacles s’accordent de mieux en mieux aux enjeux environnementaux.

Après un rappel du constat partagé selon lequel le spectacle vivant doit au même titre que toutes les activités économiques prendre part à l’effort collectif dit « de transition écologique », en étant clairvoyant sur son impact en termes de transports, de production alimentaire, ou de consommation d’énergie et d’artificialisation des sols via les bâtiments qu’il exploite ; chacun des intervenants a exposé comment les différents acteurs étaient à l’œuvre, tout en soulignant les difficultés rencontrées et l’aspect systémique des changements à accomplir, donc la notion de co-responsabilité, incluant des choix de la part des spectateurs eux-mêmes et un nécessaire accompagnement par l’État et ses opérateurs.

            La capacité des acteurs culturels à concevoir leurs événements comme des lieux de prise de conscience et d’expérimentation a été rappelée, ainsi que l’influence tantôt très positive tantôt moins contributive des artistes, du fait de l’importance de leurs attentes dans les décisions prises au sein de la « chaîne » de production des événements d’une part, et de l’effet de leur discours et de leurs actes auprès de leurs fans d’autre part, avec l’amplification bien connue des réseaux sociaux. La question de la complémentarité et de la dépendance réciproque des différents métiers impliqués dans les tournées et les festivals a été développée, et reliée à l’importance de les mettre en dialogue pour parvenir à une réflexion et à une action plus globale.

            Le PRODISS a fait part de l’impératif à ses yeux de ne restreindre ni les publics ni les artistes au tout local, tout en étant conscient de la part que représente leur mobilité dans les émissions de gaz à effet de serre du secteur et de la nécessité de les réduire. De fait, l’écart entre l’urgence des avertissements écologiques et le temps requis pour penser et mettre sur pieds de nouveaux modèles a été reconnu comme un enjeu par tous les interlocuteurs, de même que les conditions dans lesquelles cette transformation devait être menée, après deux années d’arrêt forcé. Soit une situation de grande fragilité pour les entreprises, pour leurs salariés et pour les artistes au service desquels ils œuvrent.

            La 17e édition du festival Terres du Son a rassemblé 38 000 spectateurs du 8 au 10 juillet sur le Domaine de Candé à Monts, en Indre-et-Loire. Une quarantaine d’artistes étaient programmés sur les trois jours, dont Juliette Armanet, Tiken Jah Fakoly, Eddy de Pretto, Vianney, ou PNL.

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