L'entrevue #12

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Le PRODISS donne la parole à ses adhérents
Ce mois-ci, découvrez le portrait de Samuel Vincent, co-gérant de Belle Factory, société organisatrice des festivals Freemusic, Stereoparc et Cognac Blues Passion.

La création de ce dispositif de délégués régionaux prend tout son sens aujourd’hui. Grâce à la notoriété des festivals que nous portons, il est plus facile de communiquer et faire entendre nos propositions aux élus, parlementaires et médias de nos territoires.

POUVEZ-VOUS VOUS PRÉSENTER EN QUELQUES MOTS ? VOTRE PARCOURS ?

Je suis co-gérant fondateur de la société coopérative Belle Factory basée à Cognac avec laquelle nous produisons des festivals (Freemusic, Cognac Blues Passion, Stereoparc, Surgeres Brass Festival), des concerts et de l’événementiel B2B. 
Mon parcours est lié à ma passion pour la musique et mon territoire. Après des études supérieures d’ingénierie, quelques albums et tournées comme musicien alternatif, je choisis sans hésiter la musique pour en faire mon métier. Je me lance dans la production en 2001 en créant le festival Freemusic et en prenant la régie technique de Cognac Blues Passions. Les festivals se développent et en 2018, nous créons Stereoparc à Rochefort. Pour nous adapter à l’évolution du secteur et sécuriser notre fonctionnement, nous regroupons en 2019 toutes les activités de diffusion dans une nouvelle structure : Belle Factory. En 2011 j’ai également co-fondé le label Velvet Coliseum avec lequel nous produisons des tournées, gérons du booking, de la prod Phono et de l’édition.


EN JUIN 2022, LE FREEMUSIC A ÉTÉ LE PREMIER FESTIVAL A ÊTRE ANNULÉ POUR CAUSE DE CANICULE. COMMENT AVEZ-VOUS GÉRÉ CETTE ANNULATION, QUI SUCCÉDAIT A DEUX AUTRES ÉDITIONS ANNULÉES OU ORGANISÉES EN FORMAT RÉDUIT A CAUSE DU COVID ? EN QUOI CELA A-T-IL UN IMPACT SUR L’ORGANISATION DE L’ÉDITION 2023 ? NOTAMMENT, AVEZ-VOUS MIS EN PLACE UN DISPOSITIF PERMETTANT DE PRÉVENIR AU MIEUX LES ÉVÉNEMENTS CLIMATIQUES AVEC UN PLAN D’ACTION ADAPTÉ ?

Cette annulation pour cause de canicule a été très difficile à vivre puisqu’elle est intervenue après deux années contraintes en raison de la crise sanitaire. Les services de l’État ont entériné cette décision quelques heures avant l’ouverture au public. En effet, nous étions dans un  contexte très défavorable : services d’urgence en tension, incendies dans le sud-ouest, élections législatives… La prudence a donc été privilégiée. 
Nous avons alors déclenché nos procédures de crises en commençant par définir une communication spécifique pour notamment limiter l’afflux du public vers le festival. A l’issue, les festivaliers ont été automatiquement remboursés. Ensuite, un long travail avec notre assureur a débuté. Il a fallu presque dix mois pour rassembler tous les éléments comptables et boucler le dossier. Heureusement, notre compagnie d’assurance nous a accompagnés par un échange permanent, ce qui nous a permis de solder toutes les factures. Le PGE (prêt garanti par l'État) contracté  pendant la crise sanitaire nous a permis de passer le cap en termes de trésorerie. 
Je souligne également la solidarité du métier, du CNM (Centre national de la musique) et des collectivités dans cette épreuve. Nous avons donc limité les pertes financières. 
En 2023, les assureurs que nous avons consultés excluent la canicule des garanties annulation spectacle. Je ne sais pas si cela concerne notre cas uniquement ou bien si c’est une position globale des assureurs mais c’est un point de vigilance à évoquer pour les producteurs de festivals plein-air. 
Donc notre plan d’action, en cas de fortes chaleurs, s’appuie sur un ensemble de dispositifs qui complètent le dossier de sécurité : installation d’un réseau d’eau accessible 24/24, installation de nombreuses fontaines à eau en partenariat avec le syndicat des eaux (RESE), redimensionnement des douches, camping dans un périmètre ombragé, accès au lac avec surveillants de baignade agréés, ouverture du bassin ludique qui se trouve à l’intérieur du site, maraudes régulières de nos équipes sur l’ensemble du site et échange avec les festivaliers, amélioration de la fluidité des accès pour éviter les attentes et bien-sûr, communication préventive.


VOUS ÊTES DÉLÉGUÉ RÉGIONAL PRODISS POUR LA RÉGION NOUVELLE AQUITAINE. COMMENT PERCEVEZ-VOUS VOTRE RÔLE ET SES IMPLICATIONS ?

Le PRODISS est un syndicat qui représente bien le secteur du spectacle vivant privé grâce à la diversité des entreprises adhérentes. 
La création de ce dispositif de délégués régionaux prend tout son sens aujourd’hui. Grâce à la notoriété des festivals que nous portons, il est plus facile de communiquer et faire entendre nos propositions aux élus, parlementaires et médias de nos territoires. 
Nous jouons aussi un rôle de proximité auprès des adhérents pour remonter la réalité du métier et ce que chacun vit en région. 
Ainsi, nous pouvons participer activement à la relance de notre filière du spectacle vivant privé et montrer que nous sommes un vecteur essentiel de rayonnement pour notre pays. 
 

LE PRODISS EN TROIS MOTS ? 

Professionnel
Représentatif
Solidaire 

 

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